Musique

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Le Fespam, la grande fête musicale du continent 

L’idée du panafricanisme, d’une communauté politique, économique et culturelle à l’échelle du continent, elle que l’ont brandie les leaders politiques qui ont  animé le temps des indépendances, garde toute son actualité. C’est ce qu’a tenté de démontrer le Festival pan-africain de musique à travers ses trois éditions (1996,1999,2001). 


Le principe d’une manifestation qui favoriserait la promotion de la musique africaine de diverses  manières (conservation du patrimoine, organisation  de spectacles vivants, élaboration d’une programmation assurant un bon équilibre entre artistes traditionnels  et modernes, mise sur pied de rencontres visant à  stimuler la recherche musicologique, etc.) avait été  avancé en 1976 par l’Organisation de l’unité africaine (OUA). 

M. KIBA

Et c’est en 1996 que le Congo, soucieux de jouer un rôle majeur en matière culturelle, décidera de franchir le pas et de devenir le pays hôte de ce grand rassemblement biennal.


M. KIBA

Près d’une quinzaine de groupes traditionnels ont participé
à la grande fête du panafricanisme, à Brazzaville,
du 4 au 11 août 2001.

La 3e édition du Festival, plus familièrement appelé Fespam, a pleinement respecté ce “cahier des charges”. Brazzaville a été, du 4 au 11 août, la capitale éphémère de l’effervescence musicale du continent africain. Présence de 25 délégations représentant l’Afrique tous azimuts, du Nord, de l’Ouest, centrale, australe, sans oublier la diaspora, de la Martinique à l’Afrique du Sud en passant par l’Algérie ; des dizaines de spectacles et de concerts. 

Des formations traditionnelles prestigieuses comme l’ensemble instrumental national de Guinée- Conakry amis ausii des stars-chantres de la modernité à la pelle : notamment la Sénégalaise Coumba Gawlo Seck, le gabonais Pierre Akendengue, le “seigneur de la forêt congolaise”, Werra on, le combo cubain Orquesta Aragon, les rappeurs franco-congolais Bisso Na Bisso qui jouaient pour la première fois dans leur pays natal.

On a donc fait la fête, on a échangé ses réflexions à la faveur d’un symposium de haute volée sur le thème du tambour “instruments d’affirmation identitaire des Africains”. On aura pu admirer la belle exposition d’instruments anciens ou l’on aura pris des contacts dans le village des professionnelles de la musique. Et, bien entendu, les Brazzavillois n’ont pas laissé passer cette chance inouïe qui s’offrait à eux de s’ouvrir aux richesses du continent. “L’Africain ne sait pas encore utiliser ses traditions pour sortir de cette logique qui dégénère souvent en totalitarismes, en guerres civiles ou ethniques”, affirmait au terme de cette manifestation son commissaire général, Luc Aka-Evy. “C’est pourquoi le Fespam joue la carte de la diversité en abaissant les barrières, et tente de promouvoir un nouveau panafricanisme sans fédérer.”