Enfin, les gros villages de 501 à 2 000 habitants, bien que proportionnellement peu nombreux, rassemblent cependant 21,15 % de la population.
Les différences régionales dans la répartition des villages et de la population sont nombreuses. Aux zones d’habitat concentré (Lékoumou, Mayombe méridional) s’opposent des zones d’habitat dispersé : nord de la plaine côtière, Pool septentrional, Cuvette-Ouest, Sangha. Quelques exemples en illustrent la variété.
Dans les zones d’habitat concentré, les districts se caractérisent par une population moyenne par village supérieure à la moyenne nationale (177 hab.), inversement, les districts des zones d’habitat dispersé se reconnaissent à la faiblesse de la population moyenne par village
Mouvements migratoires
Depuis 1960, la population congolaise a connu diverses migrations internes et externes qui ont influencé ou influencent encore sa répartition.
Les migrations internes sont dues : à l’exode des ruraux vers les villes, qui avait commencé avec la fondation des villes par les Européens et qui continue activement de nos jours ; aux déplacements de population rurale vers d’autres zones rurales lors de la création de nouvelles voies de communication (routes, voie ferrée) ; aux expériences de regroupements de villages (celle de la Lékoumou est particulièrement réussie) ; mais aussi à la continuité de courants migratoires antérieurs à la colonisation, et qui se maintiennent depuis : ainsi la région du Pool a été peu à peu occupée par les Kongo, venus de la rive gauche du fleuve, aux dépens des Téké jadis maîtres de la terre ; cette poussée se poursuit dans le bassin supérieur du Djoué et sur le rebord méridional du plateau de Mbé (Igné, Maty).
L’immigration a été provoquée depuis 1960 par le retour de fonctionnaires congolais en service dans les territoires de l’ancienne Afrique Équatoriale française, mais surtout par les expulsions de Congolais du Gabon en 1963 et du Congo-Kinshasa en 1966. Au total, ces retours ont porté sur environ 100 000 personnes.
Dans le domaine de l’émigration, il faut noter le départ de plusieurs milliers d’Européens (fonctionnaires et militaires français en particulier), et le départ rapide de Gabonais, Dahoméens et Togolais lors des premières années de l’indépendance.
Depuis les débuts des années 1990, les pays de l’Afrique centrale et le Congo en particulier connaissent une période de remous socio-politiques qui ont provoqué d’autres migrations dans le Pool et les pays du Niari en 1993-1994, dans le Pool et la partie septentrionale du pays en 1997 et 1998-1999. Des réfugiés congolais se sont retrouvés dans les pays voisins (République démocratique du Congo et Gabon particulièrement), alors que des Rwandais et des Congolais de Kinshasa séjournent quant à eux sur le territoire du Congo-Brazzaville, ayant fui la guerre dans leurs pays depuis les années 1994-1995. Le tableau ci-après montre l’importance de ces réfugiés dans la région de la Likouala. En effet, cette région, d’ordinaire peuplée de près de 66 000 âmes a vu arriver 33 000 réfugiés, soit 50 % en plus de sa population, ce qui ne manque pas de poser des problèmes.
source: Editions du jaguar : Atlas Congo