Période coloniale

Période coloniale

En 1482, l’explorateur portugais Diogo Cam atteignit l’embouchure du Congo. Les contacts avec les Portugais suscitèrent rapidement des tensions. À partir du XVIIe siècle, la traite négrière opéra une gigantesque ponction démographique et déstabilisa totalement les entités politiques et les sociétés d’Afrique centrale.
C’est dans ce contexte de ruine économique et politique qu’intervinrent les grandes explorations africaines du XIXe siècle. À l’époque où Stanley explorait le cours principal du Congo, Savorgnan de Brazza remontait le cours de l’Ogooué, explorait la rive droite du fleuve Congo et atteignait le Stanley Pool; en 1880, il passa avec un souverain téké, le roi Makoko, un traité de protectorat au profit de la France. Le Parlement français ratifia l’accord en 1882, et la conférence de Berlin (1884-1885) reconnut les droits de la France sur la rive droite du Congo. Le Congo et le Gabon furent alors réunis et placés sous l’autorité de Pierre Savorgnan de Brazza, devenu commissaire général. Celui-ci étendit encore les possessions françaises vers le nord. En 1891 fut créée la colonie du Congo français.
Commença alors une période sombre pour les peuples du Congo. La colonie fut livrée aux compagnies concessionnaires, chargées d’exploiter ses ressources, en particulier le caoutchouc et, dans une moindre mesure, l’ivoire. Ces compagnies se livrèrent à tous les excès: réquisitions, pillage systématique des ressources, travail forcé, brutalités. Elles suscitèrent des révoltes qu’elles noyèrent dans le sang. En 1905, le procès de deux administrateurs convaincus d’abus, Gaud et Toqué, souleva l’indignation à la Chambre des députés. L’administration coloniale lança une enquête mais l’affaire fut rapidement étouffée.
En 1910, Brazzaville devint la capitale de l’Afrique-Équatoriale française, et les régions explorées par Brazza furent partagées en deux territoires: le Gabon et le Moyen-Congo. Pendant la Première Guerre mondiale, les Français recrutèrent un grand nombre de soldats dans le Moyen-Congo. Ceux-ci participèrent aux combats en Afrique et en Europe, où ils se distinguèrent par leur bravoure et leur vaillance. Le régime colonial demeura toutefois inchangé après le conflit. La construction du chemin de fer Congo-Océan s’avéra un enfer: sur les 125 000 hommes recrutés de force, 25 000 moururent d’épuisement, de maladie ou victimes de mauvais traitements.