Géologie / Relief

Géologie et Hydrologie


Géologie
Le sous-sol congolais est composé de roches précambriennes qui couvrent les deux cinquièmes de la surface du pays, le reste étant occupé par des formations secondaires, tertiaires et quaternaires. On distingue plusieurs unités géologiques :

Le massif du Chaillu est un immense batholite* de granite d’environ 300 km sur 150, fortement érodé. Il est le résultat de plusieurs phases de granitisation dont la dernière remonte à environ 2 500 millions d’années (MA). Cette granitisation a épargné quelques secteurs métamorphiques auxquels sont associés, ainsi qu’aux pointements de roches ultrabasiques, des sites minéraux : gîtes alluvionnaires d’or, indices de colombotantalite, nickel, cobalt, chrome, diamant, corindon, et les gisements de fer de Zanaga et de Mayoko.
Le complexe d’Ivindo et de Sembé-Ouesso couvre une surface de 300 km sur 200 et comprend :


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– le complexe d’Ivindo constitué de roches cristallines et cristallophylliennes (migmatites, quartzites ferrugineux, itabirites) auxquelles sont associés les gisements de fer des monts Avima et Nabemba, les indices de fer des monts Letioukbala, Badondo et Youkou, des indices de colombo-tantalite, de nickel, de chrome et des gîtes d’or dans la zone ouest de Kellé. C’est l’équivalent du massif du Chaillu ;

– la série de Sembé-Ouesso composée de grès quartzites à la base surmontés en discordance* par des grès, schistes et calcaires gréseux à intrusions de dolérites*, dans laquelle on trouve des gîtes d’or et des indices de diamant.

Le Mayombe est un tronçon du rameau orogénique ouest-congolien (panafricain). Cette chaîne, résultat de plusieurs orogenèses (2 000 MA-600 MA), est caractérisée par un déversement vers le nord-ouest qui s’atténue du domaine interne au domaine externe. On y observe trois ensembles :
– un ensemble de micaschistes quartziteux et feldspathiques (Bikossi-Loémé) à intrusions de granitoïdes, roches vertes, porphyroïdes, associées à des minéralisations : or, étain, tungstène, tantale, niobium et bismuth ;
– un ensemble de séricitoschistes, schistes graphiteux et grauswackes* (Loukoula) à intrusions de granodiorites et dolérites ;
– un ensemble de schistes charbonneux, de quartzites, de grès feldspathiques, de jaspes (Mvouti-Mossouva) dans lequel on trouve des gîtes importants d’or, comme ceux déjà exploités de Dimonika (près de Mvouti) et Kakamoeka.

Le synclinorium* du Congo occidental comprend les dépressions du Niari, de la Nyanga et les plateaux schisto-calcaires et schisto-gréseux. Il occupe la plus grande partie sud-ouest du pays et constitue l’avant-pays de l’ensemble de la chaîne ouest-congolienne. Il englobe toutes les formations au-dessus de la tillite inférieure (Louila, tillite supérieure, schisto-calcaire et schisto-gréseux datant de 1 000 MA à 600 MA). Ce synclinorium termine l’histoire des formations précambriennes au Congo et englobe deux zones :
– la zone de la Nyanga, vaste synclinal dissymétrique orienté NW-SE où de nombreux indices de cuivre, plomb et zinc ont été signalés, mais aucune minéralisation d’intérêt économique ;
– la zone du Niari orientée NE-SW, de Kissenda au sud-ouest de Kindamba, peu plissée, où le cuivre, le plomb, le zinc ont fait l’objet d’une importante exploitation. Ce sont des oxydes, ou des sulfures, localisés dans les grès de la Mpioka et de l’Inkisi.

Le bassin sédimentaire côtier s’étend sur près de 150 km de long sur 60 km de large. Son histoire géologique, qui débute au Crétacé inférieur par un régime continental et se termine au tertiaire dans un contexte franchement marin, s’est déroulée en trois épisodes :
– un épisode anté-salifère dominé par une tectonique à horsts* et grabens* orientés NW-SE, et une sédimentation lacustre à palustre génératrice des hydrocarbures dont une partie a migré et a formé des gisements de grès bitumineux en bordure du Mayombe ;
– un épisode salifère composé de plusieurs cycles où alternent sels de potasse et sels de sodium. Cet épisode est à l’origine des gisements de potasse dont un a déjà été exploité (Makola) ;
– un épisode postsalifère caractérisé par l’halocinèse* et une sédimentation de plate-forme peu profonde de grès et de calcaires, où sont signalés de nombreux niveaux de phosphates.

Le bassin intérieur de la Cuvette congolaise occupe les deux tiers du territoire national et forme une vaste dépression. Il comprend trois grandes formations :
– la série du Stanley Pool, du Jurassique supérieur au Crétacé inférieur, constituée d’argiles et de grès ;
– la série des plateaux Batéké, d’âge tertiaire, composée de grès polymorphes ;
– les formations récentes d’argiles et de sables. Aucune minéralisation importante n’y est connue ; néanmoins, des indices de diamant ont été signalés dans le district de Bétou près de la République centrafricaine, et des terrasses aurifères et diamantifères aux portes de Brazzaville (île Mbamou).

Hydrogéologie

L’analyse des données géologiques permet d’identifier sur le territoire quatre ensembles aquifères*.
1) Aquifères du bassin sédimentaire côtier (Secondaire, Tertiaire et Quaternaire) : 6 000 km2.
2) Aquifères du bassin sédimentaire du fleuve Congo (Secondaire, Tertiaire et Quaternaire) : 224 000 km2.
3) Aquifères des séries du sédimentaire ancien (Précambrien supérieur): 68 000 km2.
4) Aquifères des roches cristallines et cristallophylliennes (Précambrien moyen et inférieur) : 44 000 km2.
Les deux premiers (70 % de la superficie du territoire) sont formés essentiellement de roches sédimentaires meubles, très peu ou pas consolidées, avec une porosité d’interstice. Ce sont des aquifères généralisés, situés à une profondeur de 28 à 200 m.
Les deux derniers sont des aquifères discontinus. Il s’agit de roches sédimentaires compactes et indurées, de roches granitiques et métamorphiques. Dans ces ensembles la porosité de fissures domine. Leur profondeur va de 1 à 70 mètres.

Minéralisation

Les eaux des formations schisto-calcaires ont une minéralisation moyenne comprise entre 350 et 500 mg/l ; elles sont moyennement dures (dureté de 25 à 30 degrés français) et leur pH est égal ou supérieur à 7.
Les eaux du bassin côtier ont une minéralisation totale faible, inférieure à 250 mg/l ; elles sont assez douces (dureté de 14 à 19 degrés français) et leur pH est voisin de 7. Les concentrations en chlorures et sulfates varient de 2 à 80 mg/l.
Les eaux des autres aquifères sont de faible minéralisation et leur pH est toujours inférieur à 6,5.

source: Editions du jaguar : Atlas Congo

Relief et Hydrographie


ReliefLes reliefs du Congo sont dans l’ensemble peu élevés. Ils sont cependant très variés avec des altitudes créant des contrastes. On peut reconnaître deux ensembles principaux de part et d’autre d’une ligne sud-est – nord-ouest passant par Brazzaville et Zanaga : le Congo septentrional et le Congo sud-occidental, subdivisés eux-mêmes en unités plus petites.

Le Congo septentrional

Situé au nord de la capitale, il couvre environ 250 000 km2 et comprend trois unités morphologiques de nature et d’aspect tout à fait différents.
La Cuvette congolaise (150 000 km2). C’est en réalité la partie occidentale de cette vaste cuvette, limitée par l’Oubangui et le Congo où passe la frontière avec la République démocratique du Congo. Elle dessine un grand amphithéâtre en pente très douce, se relevant vers l’extérieur de 280 à 370-380 mètres. Elle a été comblée par d’épais dépôts alluviaux, où les rivières ont creusé des lits majeurs larges et marécageux.

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La Sangha occidentale. Au nord-ouest d’une ligne Kellé-Ouesso apparaissent les vieilles roches précambriennes. Plissées et faillées, traversées par des filons de roches volcaniques, elles ont été pénéplanées. Mais après un dernier soulèvement, l’érosion a repris et a dégagé des lignes de crêtes et de vallées parallèles où s’enfoncent les rivières. Cette couverture de roches sédimentaires se termine à l’ouest par une belle cuesta de 250-300 m de dénivellation. Le mont Nabemba, piton de quartzite isolé dépassant 1 000 m, est le point culminant du Congo.

Les pays Batéké. Au sud et au sud-ouest de cet ensemble, les roches anciennes ont été recouvertes, aux ères secondaire et tertiaire, par des couches gréseuses qui se sont accumulées sous un climat très sec, pendant lequel le vent était l’agent de transport actif. Quatre plateaux, depuis le plateau Koukouya (le plus petit, 450 km2) jusqu’au plateau de Mbé (le plus grand, 6 000 km2), s’étagent entre 860 et 600 m. Leur surface est faiblement ondulée, mais souvent accidentée par des dépressions fermées abritant des mares (mare de Gatsou, ou « anneau de Saturne »), et par des vallées sèches. Ils sont ceinturés par des corniches gréseuses abruptes, se prolongeant par de longues pentes concaves qui s’achèvent au fond de vallées encaissées de 300 à 400 m. Tout le reste du pays est découpé en milliers de collines dénudées entre lesquelles un réseau hydrographique, à écoulement le plus souvent temporaire, dessine un dédale serré. L’altitude est plus élevée au sud-ouest où existent d’authentiques massifs comme les monts Ntalé (850 m), véritable château d’eau donnant naissance à plusieurs cours d’eau (Ogooué, Bouenza, Lékéti) ; elle décroît vers le nord-est où les sommets adoucis s’abaissent au dessous de 450 m et finissent par s’ennoyer sous les alluvions de la Cuvette. Près des sources, les versants sont fréquemment entaillés par de grands cirques d’érosion.

Le Congo sud-occidental

Entre Brazzaville et la côte de l’Atlantique, le Congo du Sud-Ouest couvre environ 100 000 km2. De structure très hétérogène, il présente une grande variété de paysages.

La région du Pool. Cette région, où domine l’influence économique de la capitale, est une zone de transition développée dans des séries schisto-gréseuses que couvre encore une couche amincie de sables batéké d’âge tertiaire. Malgré son nom de « plateau des Cataractes », la morphologie de cette région est celle de collines vigoureuses dont les sommets se tiennent entre 600 et 680 m. Les versants sont souvent accidentés de « lavaka »ouvertes par une érosion brutale, mais limitée dans son action.

Les pays du Niari et de la Nyanga. Ils comprennent un fragment du socle* et son enveloppe sédimentaire. Le massif du Chaillu est un puissant massif de granite et de gneiss, où les altitudes les plus élevées approchent 850 m vers Mayoko. On peut y reconnaître des niveaux d’érosion étagés ; mais sous un manteau forestier presque continu, il est surtout modelé en mamelons arrondis encadrés par un réseau hydrographique très serré, dont le dessin est fortement influencé par les grandes fractures et les diaclases* de la roche. Le relief est confus : collines et chaînons courts, mais bien marqués ; les véritables cuestas sont peu développées, sans doute parce que les conditions de leur dégagement n’étaient pas remplies. Le plateau Bembé, autour de Mouyondzi, serait le témoin d’une surface d’érosion. Près de la frontière méridionale du pays, le plateau Badondo se dresse puissamment à plus de 800 m d’altitude ; bien arrosé, il alimente de petits torrents au régime irrégulier.

La vallée du Niari. Elle s’allonge et s’élargit d’est en ouest. C’est une plaine d’érosion entaillée dans des roches schisto-calcaires, trouée de dolines* et d’autres dépressions fermées. Cette plaine débouche à l’ouest dans une longue et ample dépression sud-est – nord-ouest drainée par le Niari et la Nyanga. Elle comporte de vastes étendues planes où les phénomènes karstiques ont une grande extension ; les plus spectaculaires sont des groupes serrés de pitons coniques, tels que les « Monts de la Lune », près de la boucle du Niari.
Dans la partie occidentale se succèdent des chaînons coiffés de couches gréseuses qui dessinent des alignements séparés par des dépressions humides. Ils atteignent 750 m près de la frontière de la République démocratique du Congo.

Les reliefs de la façade maritime du Congo. La région comporte deux unités orographiques :
– Le Mayombe est une chaîne montagneuse large de 30 à 60 km, qui a connu plusieurs périodes d’aplanissement avant d’être à nouveau soulevée ; les couches de roches anciennes, dont il ne reste en général que les racines, offrent à l’érosion une résistance inégale, et le relief est typiquement appalachien : succession de crêtes quartzitiques, culminant vers 930 m au mont Foungouti, et dépressions allongées ou petits bassins déblayés dans les schistes tendres (bassin de Mvouti, au pied du mont Bamba). Près de la bordure occidentale, des massifs granitiques sont enchâssés dans les roches sédimentaires (mont Mfoubou, mont Kanda), mais ils ne dépassent pas 450 m ; la décomposition des roches a produit des chaos de boules. Le passage au bassin de Pointe-Noire est souvent très progressif.

– Le bassin de Pointe-Noire. C’est un bassin sédimentaire où les couches du Crétacé sont presque partout recouvertes par la « série des cirques », formées de sables très perméables comprenant de multiples horizons résistants. Des plateaux réguliers, en pente douce, s’abaissent vers l’ouest ; ils sont entaillés sur leurs bordures par des formes spectaculaires d’érosion : des cirques profonds dont les pentes presque verticales s’écroulent périodiquement (« gorges » de Diosso). Une plaine côtière de quelques kilomètres s’étend au sud de Pointe-Noire. Le littoral est formé d’éléments rectilignes appuyés sur des pointements rocheux à l’abri desquels se développent des baies. Tantôt bas et sableux, tantôt escarpé, il est battu en permanence par une houle de sud-ouest qui provoque la formation incessante de trois ou quatre vagues déferlantes rendant son accès délicat pour les petites embarcations, surtout devant les estuaires (« barre du Kouilou »), et difficiles à franchir.



source: Editions du jaguar : Atlas Congo

Hydrographie

Réseau hydrographique

Le réseau hydrographique congolais est très dense. Il s’organise autour des deux principaux bassins du Congo et du Kouilou-Niari, auxquels s’ajoutent des petits bassins côtiers.

Le bassin du fleuve Congo dont 7 % seulement de la superficie totale, soit 230 000 km2, sont situés sur le territoire congolais, est représenté par les affluents de la rive droite du fleuve. Le principal collecteur est le fleuve Congo qui borde le pays sur plus de 600 km. Son module* interannuel de 41700 m3/s lui confère le rang de deuxième fleuve du monde après l’Amazone.
Les sous-bassins les plus importants sont ceux de la Sangha (240 000 km2 et 1 698 m3/s à Ouesso) ; la Likouala-Mossaka (60 000 km2 et 218 m3/s à Makoua) ; l’Alima (20 300 km2 et 537 m3/s à Tchikapika) ; la Nkéni (6 200 km2 et 209 m3/s à Gamboma) ; la Léfini (13 500 km2 et 414 m3/s à Mbouambé).
Le sous-bassin de l’Oubangui est presque entièrement situé sur le territoire centrafricain.

Le bassin du Kouilou-Niari s’étend sur une superficie de 55 340 km2. Il couvre la partie sud-ouest du pays. Le collecteur le plus important est le fleuve Kouilou. Il porte le nom de Niari dans son cours moyen et celui de Ndouo dans son cours supérieur. Son module interannuel est de 930 m3/s dans son cours inférieur à Sounda près de Kakamoéka.
Les sous-bassins importants sont ceux de la Louessé (15 630 km2 et 302 m3/s à Makabana) et la Bouenza (4 920 km2 et 112 m3/s à Miambou).

Les principaux bassins côtiers sont celui de la Nyanga (5 800 km2 et 215 m3/s à Donguila) et celui de la Loémé (3 060 km2 et 27 m3/s à la station Poste Frontière).

Régimes hydrologiques

Les régimes hydrologiques sont étroitement liés aux régimes pluviométriques dont ils suivent les variations. C’est ainsi que les unités hydrologiques se superposent aux unités climatiques en ce qui concerne les caractères généraux. On distingue trois grandes zones de régimes hydrologiques du nord au sud :

Modules mensuels interannuels en m3/seconde: 

Régime équatorial de transition boréale
La Sangha à Ouesso (période 1948-1993)

Régime équatorial pur
La Likouala Mossaka à Makoua (période 1952-1994)
Régime équatorial de transition australe
Le Kouilou à Sounda (période 1952-1980)
Régime équatorial de transition australe
Le Congo à Brazzaville (période 1902-1996)

– le régime équatorial de transition boréale caractérisé par deux périodes de basses eaux, de janvier à avril et de juillet à août, séparées par une petite période de hautes eaux de mai à juin et une grande période de hautes eaux de septembre à décembre. Ce régime est celui des rivières Sangha et Oubangui ainsi que de leurs affluents qui draînent les deux tiers de la forêt inondée du Nord-Congo. Dans cette zone, les débits spécifiques sont de l’ordre de 10 1/s/km2. Les crues exceptionnelles sont de faible importance.

– le régime équatorial pur se caractérise par deux périodes de basses eaux équivalentes (de janvier à mars et de juillet à septembre) et de deux périodes de hautes eaux sensiblement de même importance (d’avril à juin et d’octobre à décembre). La deuxième période de hautes eaux est légèrement plus importante que la première. Ce régime intéresse la partie sud de la forêt inondée du Nord-Congo (rivières Likouala-Mossaka et Ngoko). Les débits spécifiques varient de 16 à 20 1/s/km2 du nord au sud. Les étiages sont de l’ordre de 5 à 7 1/s/km2, tandis que les crues peuvent atteindre 35 à 50 1/s/ km2.

– Le régime équatorial de transition australe présente une période de basses eaux de durée relativement longue (de juin à septembre) et une période de hautes eaux (d’octobre à mai) qui fait apparaître deux maximums. Ce régime couvre le tiers du territoire congolais et présente quatre sous-zones :

– la sous-zone des terrains perméables des sables Batéké, caractérisée à la fois par des forts débits spécifiques et de très faibles coefficients de variation. Les rivières de cette zone (Léfini, Nkéni et Alima) ont un régime très régulier dû au fait que les écoulements sont soutenus par la vidange de la nappe profonde contenue dans les sables ;


source: Editions du jaguar : Atlas Congo