La Sangha occidentale. Au nord-ouest d’une ligne Kellé-Ouesso apparaissent les vieilles roches précambriennes. Plissées et faillées, traversées par des filons de roches volcaniques, elles ont été pénéplanées. Mais après un dernier soulèvement, l’érosion a repris et a dégagé des lignes de crêtes et de vallées parallèles où s’enfoncent les rivières. Cette couverture de roches sédimentaires se termine à l’ouest par une belle cuesta de 250-300 m de dénivellation. Le mont Nabemba, piton de quartzite isolé dépassant 1 000 m, est le point culminant du Congo.
Les pays Batéké. Au sud et au sud-ouest de cet ensemble, les roches anciennes ont été recouvertes, aux ères secondaire et tertiaire, par des couches gréseuses qui se sont accumulées sous un climat très sec, pendant lequel le vent était l’agent de transport actif. Quatre plateaux, depuis le plateau Koukouya (le plus petit, 450 km2) jusqu’au plateau de Mbé (le plus grand, 6 000 km2), s’étagent entre 860 et 600 m. Leur surface est faiblement ondulée, mais souvent accidentée par des dépressions fermées abritant des mares (mare de Gatsou, ou « anneau de Saturne »), et par des vallées sèches. Ils sont ceinturés par des corniches gréseuses abruptes, se prolongeant par de longues pentes concaves qui s’achèvent au fond de vallées encaissées de 300 à 400 m. Tout le reste du pays est découpé en milliers de collines dénudées entre lesquelles un réseau hydrographique, à écoulement le plus souvent temporaire, dessine un dédale serré. L’altitude est plus élevée au sud-ouest où existent d’authentiques massifs comme les monts Ntalé (850 m), véritable château d’eau donnant naissance à plusieurs cours d’eau (Ogooué, Bouenza, Lékéti) ; elle décroît vers le nord-est où les sommets adoucis s’abaissent au dessous de 450 m et finissent par s’ennoyer sous les alluvions de la Cuvette. Près des sources, les versants sont fréquemment entaillés par de grands cirques d’érosion.
Le Congo sud-occidental
Entre Brazzaville et la côte de l’Atlantique, le Congo du Sud-Ouest couvre environ 100 000 km2. De structure très hétérogène, il présente une grande variété de paysages.
La région du Pool. Cette région, où domine l’influence économique de la capitale, est une zone de transition développée dans des séries schisto-gréseuses que couvre encore une couche amincie de sables batéké d’âge tertiaire. Malgré son nom de « plateau des Cataractes », la morphologie de cette région est celle de collines vigoureuses dont les sommets se tiennent entre 600 et 680 m. Les versants sont souvent accidentés de « lavaka »ouvertes par une érosion brutale, mais limitée dans son action.
Les pays du Niari et de la Nyanga. Ils comprennent un fragment du socle* et son enveloppe sédimentaire. Le massif du Chaillu est un puissant massif de granite et de gneiss, où les altitudes les plus élevées approchent 850 m vers Mayoko. On peut y reconnaître des niveaux d’érosion étagés ; mais sous un manteau forestier presque continu, il est surtout modelé en mamelons arrondis encadrés par un réseau hydrographique très serré, dont le dessin est fortement influencé par les grandes fractures et les diaclases* de la roche. Le relief est confus : collines et chaînons courts, mais bien marqués ; les véritables cuestas sont peu développées, sans doute parce que les conditions de leur dégagement n’étaient pas remplies. Le plateau Bembé, autour de Mouyondzi, serait le témoin d’une surface d’érosion. Près de la frontière méridionale du pays, le plateau Badondo se dresse puissamment à plus de 800 m d’altitude ; bien arrosé, il alimente de petits torrents au régime irrégulier.
La vallée du Niari. Elle s’allonge et s’élargit d’est en ouest. C’est une plaine d’érosion entaillée dans des roches schisto-calcaires, trouée de dolines* et d’autres dépressions fermées. Cette plaine débouche à l’ouest dans une longue et ample dépression sud-est – nord-ouest drainée par le Niari et la Nyanga. Elle comporte de vastes étendues planes où les phénomènes karstiques ont une grande extension ; les plus spectaculaires sont des groupes serrés de pitons coniques, tels que les « Monts de la Lune », près de la boucle du Niari.
Dans la partie occidentale se succèdent des chaînons coiffés de couches gréseuses qui dessinent des alignements séparés par des dépressions humides. Ils atteignent 750 m près de la frontière de la République démocratique du Congo.
Les reliefs de la façade maritime du Congo. La région comporte deux unités orographiques :
– Le Mayombe est une chaîne montagneuse large de 30 à 60 km, qui a connu plusieurs périodes d’aplanissement avant d’être à nouveau soulevée ; les couches de roches anciennes, dont il ne reste en général que les racines, offrent à l’érosion une résistance inégale, et le relief est typiquement appalachien : succession de crêtes quartzitiques, culminant vers 930 m au mont Foungouti, et dépressions allongées ou petits bassins déblayés dans les schistes tendres (bassin de Mvouti, au pied du mont Bamba). Près de la bordure occidentale, des massifs granitiques sont enchâssés dans les roches sédimentaires (mont Mfoubou, mont Kanda), mais ils ne dépassent pas 450 m ; la décomposition des roches a produit des chaos de boules. Le passage au bassin de Pointe-Noire est souvent très progressif.
– Le bassin de Pointe-Noire. C’est un bassin sédimentaire où les couches du Crétacé sont presque partout recouvertes par la « série des cirques », formées de sables très perméables comprenant de multiples horizons résistants. Des plateaux réguliers, en pente douce, s’abaissent vers l’ouest ; ils sont entaillés sur leurs bordures par des formes spectaculaires d’érosion : des cirques profonds dont les pentes presque verticales s’écroulent périodiquement (« gorges » de Diosso). Une plaine côtière de quelques kilomètres s’étend au sud de Pointe-Noire. Le littoral est formé d’éléments rectilignes appuyés sur des pointements rocheux à l’abri desquels se développent des baies. Tantôt bas et sableux, tantôt escarpé, il est battu en permanence par une houle de sud-ouest qui provoque la formation incessante de trois ou quatre vagues déferlantes rendant son accès délicat pour les petites embarcations, surtout devant les estuaires (« barre du Kouilou »), et difficiles à franchir.
source: Editions du jaguar : Atlas Congo